Résumé de l’article en vidéo
J’aborde dans d’autres articles, ‘CE QUI MÈNE AU LEADERSHIP’ et ‘QUE PENSE LES GENS DES LEADERS?’ certains éléments clé qui peuvent aider à articuler la nature insaisissable du leadership. Nous savons tous qu’il existe et nous en faisons tous l’expérience à un certain moment donné. Certains d’entre nous répondent aussi à l’appel de nous investir dans celui-ci. Lorsque quelqu’un s’engage dans cette voie, le processus de développement vient avec un certain nombre d’outils d’apprentissage comme des sessions de formation, des programmes, des livres, du tutorat ou, bien évidemment, de l’expérience en soi. Cette dernière dimension est particulièrement importante puisque le développement du leadership implique habituellement un processus d’apprivoisement de type ‘essai-erreur’ et le style de leadership de la personne émerge à travers lui. Dans certains cas, le leadership peut aussi se manifester de manière plus organique et spontanée. Cela dépend. Mais règle générale, c’est pendant cette phase de croissance que les leaders en émergence rêvent de transformer le monde et de réussir à relever des défis avec succès; des défis qui font une ‘grande’ différence. ‘Il faut avoir de grandes ambitions’, disent-ils… Il est vrai d’affirmer que des leaders ont écrit l’histoire et ont souvent modifié son cours dans le passé. Mais alors, est-ce que le leadership ne brille qu’à travers de grands accomplissements? Est-ce que le leadership ne s’exprime qu’à travers le succès et les histoires impressionnantes d’héroïsme? Même s’il faut reconnaître que de telles histoires sont bien réelles, il y a peut-être beaucoup plus à comprendre…
Lorsque l’on se penche sur les histoires de succès des grands leaders, nous omettons souvent le fait qu’elles sont construites sur des fondations qui émergent de la dure réalité de la vie. Les difficultés et parfois le côté plus sombre que les grands leaders doivent surmonter afin de pouvoir accomplir quelque chose digne d’une mention historique sont souvent négligées : Steve Jobs a été mis à la porte de Apple, Nelson Mandela a passé la presque totalité de sa vie adulte à survivre en prison (27 ans) et Abraham Lincoln a échoué en affaires, a souffert d’une dépression nerveuse et a perdu plusieurs élections avant de devenir l’une des figures de leadership les plus marquantes de l’histoire des États-Unis.
Il est fascinant de creuser plus avant les histoires de leadership afin de découvrir les chemins de vie sous-jacents. Et même lorsque nous creusons plus avant, des efforts encore plus poussés sont requis pour extirper pleinement ce qu’ils veulent dire. Prenez par exemple le chemin de vie de Nelson Mandela: pouvons-nous vraiment imaginer ce que signifie de vivre, jour après jour, 27 ans dans une prison Sud-Africaine? À peine. Nous devons prendre un moment et essayer d’imaginer la force de caractère et les sacrifices requis pour traverser de telles difficultés, étalées sur une si longue période de temps, et rester authentique et intègre face à soi-même. Nous pouvons y penser ou essayer de le ressentir, mais en bout de ligne, la seule manière de prendre la pleine mesure de ce que cela signifie est de vivre l’expérience. De voir quelqu’un comme Nelson Mandela traverser de telles difficultés tout en restant lui-même et intègre par rapport à ses valeurs et à ses engagements est inspirant. Une telle démonstration de force de caractère lorsque les choses se mettent à glisser, lorsque les difficultés de la vie frappent de plein fouet ou lorsque cela compte le plus ne laisse pas les gens indifférents. Il est possible que cet ingrédient soit essentiel à toute forme de leadership.
La capacité de rester fidèle à soi-même, à ses valeurs de base, à son identité et à son engagement tout en traversant des épreuves et des difficultés sous-tend la notion de résilience. D’être en mesure de démontrer une telle capacité m’apparaît être une pierre angulaire du leadership. Selon les dires de Martin Luther King: “La véritable grandeur d’un homme ne se mesure pas à des moments où il est à son aise mais lorsqu’il traverse une période de controverses et de défis.”. Mais alors, est-ce que le leadership est réservé aux quelques personnes d’exception qui peuvent accomplir de grandes choses tout en traversant vents et marées? Pas du tout et il s’agit du commentaire principal: la plupart des contributions significatives de leadership ne se retrouveront pas dans les livres d’histoire si l’on s’entend pour affirmer que le leadership revient à ouvrir le chemin et montrer la voie à prendre avec résilience. Bien évidemment, cela recoupe aussi ce que des grands leaders comme Lincoln ou Mandela ont accompli. Nous le savons. Mais cela est aussi vrai, par exemple, d’une mère qui montre la voie à suivre à ses enfants tout en traversant des épreuves ou bien d’un professionnel de la santé qui se présente au travail durant la pandémie, malgré le risque élevé, afin de tenir bien haut et fort le flambeau du serment d’aider les patients.
Il y a d’innombrables histoires de leadership dont nous sommes témoins sur le chemin de nos vies. Henry Kissinger a dit “le défi historique pour les leaders est de gérer la crise tout en construisant l’avenir”. Cela est vrai pour les leaders qui marquent l’histoire mais cela est tout aussi vrai pour nous tous dans nos vies respectives. Nous avons tous des occasions de démontrer de la résilience face à des difficultés à surmonter afin de construire l’avenir et de préserver les valeurs fondatrices de celui-ci. En ce sens, nous pourrions dire que les difficultés sont une occasion à saisir. Il revient à chacun d’entre nous de faire le choix de saisir l’occasion ou pas. Rien n’est parfait et l’échec est une possibilité concrète. Mais nous avons aussi le choix de se relever de l’échec et d’essayer encore et encore avec résilience. En somme, le vrai leadership se retrouve plus souvent qu’autrement dans la façon dont chacun d’entre nous relève ses défis personnels.
Le leadership résilient se retrouve dans toute sorte de gens qui démontrent, à travers leurs actions, un engagement qui transcende la vie dite ‘normale’ pour faire vivre quelque chose de plus grand; pour faire vivre quelque chose qui inspire les autres. Cela peut être de grandes ou de petites choses. Mais elles sont toujours tissées à partir de la même fibre: la poursuite résiliente de ce en quoi l’on croit et de ce que l’on croit qui doit être fait. Le potentiel de résilience réside en nous tous. Il revient à chacun d’entre nous de l’actualiser. Et lorsque nous choisissons de le faire, nous canalisons notre ADN de leadership. Êtes-vous du même avis que la résilience est un élément clé du leadership? Voyez-vous d’autres éléments tout aussi importants? Écrivez-moi @ blogbenoitmorin@gmail.com pour me transmettre vos idées. Elles m’intéressent et représentent une belle matière première pour de prochains articles…
En attendant, portez-vous bien et soyez heureux.
B.