La pandémie a généré un tsunami de conséquences directes et indirectes. Alors que le combat contre celle-ci se déployait, plusieurs paramètres d’un comportement responsable ont été affectés. Sous le coup de l’attaque pandémique, nos bonnes habitudes ont fait place à des solutions plus expéditives afin de répondre à la menace. Dans ce contexte, le constat de l’ampleur de ce que notre réponse pandémique a signifié pour l’environnement commence à émerger. Des niveaux sans précédent de production planétaire de déchets se traduisent maintenant en un réveil environnemental: alors que nos meilleurs efforts étaient investis pour nous battre contre la pandémie, nous avons par le fait même profondément affecté la planète ainsi que nos efforts historiques envers elle.
Depuis le début de la pandémie, il est estimé qu’en moyenne, à chaque jour, 3,4 milliards de masques de protection ont été jeté à travers le monde. Pendant cette même période, 1,6M de tonnes de toute sorte de déchets plastiques ont aussi été produites quotidiennement, ce qui signifie qu’environ 584M de tonnes ont été produites pour toute l’année 2020. En comparaison, la production mondiale totale de plastique pour l’année 1950 fut de 1.5M de tonnes et une moyenne de 348M de tonnes de nouveau plastique ou de plastique recyclé ont été produites annuellement dans les années précédentes à la pandémie.
De cette production générale de plastique, la moitié devient des déchets ce qui représente une moyenne de production historique de 175M de tonnes de déchets plastiques par année et ce, pour toute la planète. Ce faisant, à cause de la pandémie, notre production de déchets plastiques en 2020 a été trois fois plus élevée que la moyenne historique. L’année 2021 ne montre par ailleurs aucun signe de ralentissement. Par conséquent, les programmes de gestion des déchets furent débordés et dépassés partout dans le monde. Ce débordement fut tel que les déchets plastiques n’ont pas pu être pleinement gérés et ont simplement contribué à l’augmentation mondiale de la pollution dans des endroits clé pour l’environnement comme par exemple les océans.
Qui plus est, l’impact de la pandémie s’est aussi fait sentir en amont de la chaîne logistique d’approvisionnement puisque le plastique recyclé coûte plus cher que le plastique nouvellement produit. Avec un prix du pétrole à son plus bas aussi à cause de la crise pandémique, l’écart s’est creusé encore plus entre le nouveau plastique et celui recyclé. Alors que tous les pays se démenaient pour se procurer l’équipement nécessaire au combat pandémique tout en contrôlant leurs coûts, la formule utilisée pour arriver à leurs fins a frappé durement le rêve du recyclage environnemental. Cela ne veut pas dire que notre volonté collective et nos efforts ne seront pas en mesure de surmonter un point d’impact aussi puissant mais cela veut certainement dire que la pandémie a rendu le défi à relever encore plus costaud. Nous avons accusé un recul significatif dans notre démarche environnementale. Et ce constat ne porte que sur le plastique dans le présent propos…
La production de toute sorte de déchets médicaux reliés au covid-19 a tout simplement explosé durant la pandémie. Des vies étaient en jeu. Une menace immédiate à gérer se traduisait par peu d’attention portée aux conséquences environnementales durant les premières vagues du covid-19. Il n’y avait tout simplement pas d’espace ni de temps pour réfléchir à la gestion des déchets ou pour ajuster notre manière de l’aborder. J’aimerais ici clarifier que mon intention n’est pas du tout d’attribuer un blâme quelconque car la pandémie a créé un contexte qui ne donne pas de traction à la critique et encore moins au blâme. Personne n’est en position de blâmer qui que ce soit. Dans le feu de l’action, nous avions tous à nous concentrer sur ce qu’il y avait à faire. La gestion de crise est ainsi: répondre à la situation avant toute autre chose. Cependant, dans la foulée de l’après-coup pandémique, nous pouvons commencer à prendre acte de l’ampleur, moins connue, de son incidence.
Malgré tout, cette incidence n’est pas que mauvaise. Des conséquences directes positives et même utiles à l’environnement sont aussi à l’étude comme par exemple la réduction des gaz à effets de serre. Espérons que ces effets positifs de la pandémie pourront être maintenus dans le temps; alors que la vie normale reprendra ses pleins droits. Il n’en reste pas moins que les effets néfastes de la pandémie ont généré une situation environnementale plus difficile à surmonter puisqu’ils ont détourné nos sociétés de leurs objectifs environnementaux et ont exacerbé la dégradation de l’environnement en tant que tel.
Il est évident que l’augmentation significative de la production de déchets dans la foulée de la pandémie a généré des enjeux environnementaux ainsi que des défis de gestion des déchets. Même s’il est possible d’affirmer qu’il était difficile, voire impossible, de faire autrement étant donné les circonstances, nous nous retrouvons quand même avec un défi additionnel à relever. Alors que le monde s’affairera à le relever, cela créera une belle occasion d’approfondir ce que l’industrie de la santé en général signifie pour l’environnement. Qu’en pensez-vous? Les soins de santé mis ensemble représentent une force significative de production de déchets. Savons-nous vraiment ce qu’il advient de tous ces déchets? Avons-nous des programmes adéquats pour les gérer? Laissez-moi savoir ce que vous en pensez @ blogbenoitmorin@gmail.com. Il s’agit de questions fort intéressantes à explorer plus avant dans de futurs articles…
En attendant, portez-vous bien et soyez heureux.
B.