
Les systèmes de santé sont complexes. Nous le savons tous. Avec la pandémie, les lignes directrices de la santé publique ont exacerbé cette complexité puisqu’elles doivent être constamment ajustées selon les données évolutives, la science émergente qui vise à appréhender le virus et la gestion en continu d’enjeux sociétaux connexes. Selon l’évolution dans le temps des lignes directrices qui s’ajustent à la réalité qui prend forme au fur et à mesure, la confusion devient un effet collatéral probable même pour des choses de base comme le port du masque ou la nécessité ou non de se faire tester. Mais savons-nous vraiment pourquoi nous le faisons? De tenter de répondre à une telle question de base peut être utile pour révéler pourquoi des outils de base peuvent être à la fois simples et pas évidents à comprendre.
Pourquoi portons-nous un masque? Pour nous protéger bien évidemment! En fait… oui et non. Il est vrai d’affirmer que nous portons le masque pour nous protéger mais possiblement pour des raisons qui ne sont pas celles qu’on peut penser à prime abord. Ainsi, un des avantages principaux du port du masque est de se protéger en protégeant les autres . Il s’agit d’un outil de santé publique visant le contrôle de la dissémination du virus et non pas un outil pour nous protéger nous-mêmes contre une exposition possible au virus au moment de porter le masque. À moins d’être un professionnel de la santé utilisant des équipements spécialisés de protection, nous portons le masque principalement pour éviter de contaminer les autres et ainsi renforcer la protection populationnelle.
Une autre raison qui permet d’affirmer que le port du masque nous protège est qu’il agit comme aide-mémoire efficace pour nous rappeler que nous sommes en pandémie et devons adopter des comportements qui vont, réellement, nous protéger directement comme par exemple la distanciation sociale. Comme nous pouvons aisément l’oublier (particulièrement dans le contexte d’adaptation à une nouvelle réalité sociale), le port du masque nous le rappelle. Il est un outil simple en soi mais pas nécessairement évident à saisir lorsque les lignes directrices sur son utilisation évoluent dans le temps. D’autres effets psychologiques associés au port du masque au-delà de sa fonction d’aide-mémoire sont aussi à considérer lorsque l’on tente de comprendre la pertinence de son utilisation.

Le test de dépistage de la covid-19 est un autre outil de base utilisé par la santé publique qui a suscité de nombreuses questions. Quand devons-nous nous faire tester ou pas? Pourquoi devions-nous nous faire tester systématiquement au début de la pandémie et que maintenant nous nous faisons parfois dire de ne pas le faire ou même que le test n’est peut-être pas fiable? Que devons-nous comprendre et qui croire? Assez pour semer la confusion, n’est-ce pas? La réalité est que même les instances décisionnelles et les scientifiques ne s’entendent pas toujours sur les orientations à prendre sur les exigences de dépistage. Comme la plupart d’entre nous ne sommes pas des experts en santé publique, le tout porte aisément à confusion. Au-delà de notre propre souhait de savoir pour notre santé, le test de dépistage de la covid-19 est intimement relié aux efforts d’identification des contacts pour retracer ceux et celles ayant été exposés(es) à un cas déclaré positif afin de déployer des mesures préventives pour contrôler la dissémination du virus comme la quarantaine de 14 jours
Le test de dépistage de la covid-19 est aussi utilisé de manière plus ciblée pour alimenter les mises à jour épidémiologiques pour suivre en continu l’évolution du virus, pour aider à la gestion d’éclosion spécifiques et aussi comme moyen pour protéger les fournisseurs de services essentiels comme par exemple les professionnels de la santé. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous devons, par exemple, être testé avant une chirurgie à l’hôpital. En somme, le test de dépistage de la covid-19 est un outil de base qui est à la fois simple et pas évident à comprendre lorsque les lignes directrices évoluent selon la nécessité ou que les experts ne s’entendent pas sur celles-ci. Malgré tout, cet outil demeure essentiel dans notre lutte contre la pandémie.

Même si tout cela ne relève pas de l’évidence pour la population en général, il est possible de faire un constat simple: s’il n’y a pas d’enjeux à anticiper ou d’effets négatifs prévisibles à porter le masque ou à se faire tester, il est peut-être sage de le faire dans le contexte présent si notre jugement va en ce sens. De nombreux avantages peuvent en découler et cela peut aussi contribuer à réduire une possible anxiété personnelle et / ou sociale. Cela ne signifie pas que nous devrions nous précipiter pour nous faire tester à chaque éternuement ou que nous devrions porter le masque en prenant une douche. L’utilisation du gros bon sens et de notre jugement est toujours essentielle. Reste que d’utiliser de manière appropriée des outils de base simples pour ce qu’ils sont et ce qu’ils ont à offrir est toujours recommandable.
D’autres outils de base simples qui sont d’importance pour le combat pandémique sont aussi à considérer comme l’effort de vaccination qui sème une certaine controverse et est très discuté. D’explorer plus avant ces autres outils de base nous permettrait sans aucun doute de faire des découvertes fascinantes. Celles-ci méritent certainement notre attention mais il s’agit d’autres pistes de réflexion intéressantes pour de prochains articles…
En attendant, portez-vous bien et soyez heureux.
B.